Revue de presse – RAC – Janvier 2024

Article 1 : L’influence de la douleur et de l’anxiété préopératoires sur la douleur postopératoire aiguë chez les patients en chirurgie cardiaque suivant le programme de récupération après chirurgie (RAC)

Auteurs : Aslıhan Aykut, Nevriye Salman, Zeliha Aslı Demir, Atakan Furkan Eser, Ayşegül Özgök, Serdar Günaydın

Résumé 

Dans cette étude, nous avons évalué la douleur et l’anxiété préopératoires et avons étudié leurs effets sur la douleur postopératoire aiguë chez les patients subissant une chirurgie cardiaque élective.

Les scores de douleur pré et postopératoires ont été obtenus à l’aide d’une échelle numérique (EN) au repos et pendant le mouvement. L’anxiété préopératoire a été évaluée sur une échelle de 0 à 10, et les données ont été enregistrées. Les relations entre la douleur/anxiété préopératoire et la douleur postopératoire ont été évaluées à l’aide d’une analyse de corrélation.

Dans l’évaluation de la douleur préopératoire, le pourcentage de patients avec un score de douleur supérieur à 4 avec l’EN était de 1,5%, que ce soit au repos ou en mouvement. Dans l’évaluation de la douleur postopératoire, il y avait respectivement 20,9% et 34,3% de patients avec une EN > 4 au repos et en mouvement. 7,5% des patients présentaient une anxiété préopératoire de grade 5 ou plus. Alors que la douleur préopératoire n’était pas corrélée à la douleur postopératoire, l’anxiété préopératoire présentait une corrélation positive modérée avec la douleur postopératoire (r=0,382, P=0,003).

La prévalence de la douleur préopératoire chez les patients ayant subi une chirurgie cardiaque est assez faible et n’est pas associée à la douleur postopératoire. Il existe également une relation significative entre la gravité de l’anxiété préopératoire et la douleur postopératoire.

Article 2 : Comparaison du jeûne préopératoire et de l’état du volume intravasculaire mesuré par échographie en chirurgie élective chez les patients en récupération accélérée par rapport aux patients hospitalisés en chirurgie urgente, et capacité du collapsibilité de la veine cave inférieure à prédire l’hypotension post-induction

Auteurs : Jacob R Wrobel, Justin C Magin, David Williams, Xinming An, Jacob D Acton, Alexander S Doyal, Shawn Jia, James Krakowski, Ricardo Serrano, Stuart A Grant, David N Flynn, Duncan J McLean

Résumé 

L’hypotension après l’induction de l’anesthésie générale a été démontrée comme entraînant une augmentation des complications et de la mortalité en postopératoire. Les patients admis à l’hôpital pour une chirurgie urgente sont souvent à jeun de liquides pendant des périodes importantes par rapport aux patients électifs soumis à des protocoles de récupération accélérée après chirurgie, bien que les directives indiquent qu’un jeûne de deux heures est suffisant. 

Les données de jeûne ont été obtenues par questionnaire dans la zone préopératoire, en plus de l’indice de collapsibilité de la veine cave inférieure, une mesure non invasive du volume intravasculaire. Les lectures de la pression artérielle et l’administration de médicaments pendant les dix minutes suivant l’induction ont été obtenues à partir des dossiers des patients. Les patients hospitalisés en chirurgie urgente étaient à jeun significativement plus longtemps que les patients en récupération accélérée et présentaient un volume intravasculaire plus bas. Cependant, aucune différence n’a été trouvée dans l’incidence de l’hypotension post-induction.

Article 3 : Bloc profond du plan intercostal parasternal pour le contrôle de la douleur peropératoire chez les patients en chirurgie cardiaque pour sternotomie : un essai contrôlé randomisé prospectif

Auteurs : Henry M K Wong, P Y Chen, Geoffrey C C Tang, Sandra L C Chiu, Louis Y H Mok, Sylvia S W Au, Randolph H L Wong

Résumé 

La douleur liée à la sternotomie est fréquente après une chirurgie cardiaque. Le bloc du plan intercostal parasternal profond (DPIP) est une technique novatrice qui fournit une analgésie à la paroi thoracique antérieure. L’objectif de cette étude était d’investiguer l’effet analgésique des blocs DPIP bilatéraux sur le contrôle de la douleur peropératoire en chirurgie cardiaque.

Les patients ont été répartis de manière aléatoire en groupe DPIP ou groupe témoin. Soit 20 ml de lévobupivacaïne à 0,25 %, soit une solution saline normale à 0,9 % a été injectée pour le bloc DPIP sous guidage échographique après l’induction de l’anesthésie générale.

Le critère principal était la consommation d’opioïdes peropératoires et les changements hémodynamiques lors de la sternotomie. Les critères secondaires comprenaient la consommation de morphine postopératoire, la douleur postopératoire et le temps d’extubation trachéale. Les besoins en opioïdes peropératoires ont été réduits d’une équivalence médiane (IQR) de morphine intraveineuse de 21,4 mg (13,8-24,3 mg) dans le groupe témoin à 9,5 mg (7,3-11,2 mg) dans le groupe DPIP (P<0,001). Les paramètres hémodynamiques étaient plus stables dans le groupe DPIP lors de la sternotomie, comme en témoigne une augmentation en pourcentage plus faible de la pression artérielle systolique, diastolique et moyenne par rapport à la ligne de base. Aucune différence n’a été observée dans le temps d’extubation trachéale, la consommation de morphine postopératoire, le score de douleur postopératoire et la spirométrie.

Le bloc DPIP bilatéral offre une analgésie peropératoire efficace et permet d’économiser les opioïdes. Il peut être inclus dans le cadre de l’analgésie multimodale pour la récupération en chirurgie cardiaque.

Article 4 : Récupération après chirurgie appliquée à la cholécystectomie laparoscopique pédiatrique pour lithiase biliaire simple : faisabilité et enseignements pédagogiques

Auteurs : Luca Pio, Berenice Tulelli, Liza Ali, Lucas Carvalho, Marc Chalhoub, Florence Julien-Marsollier, Arnaud Bonnard

Résumé 

Le congé le jour même après une cholécystectomie est une pratique courante chez les adultes et a été démontré comme étant sûr et viable pour les enfants également. Cependant, il existe un manque de modèles d’enseignement complets pour la cholécystectomie pédiatrique.

En 2015, une voie RAC pour la cholécystectomie laparoscopique (CL) a été mise en place, se concentrant sur les procédures d’admission, le timing de la chirurgie, les choix anesthésiques, l’analgésie, l’alimentation postopératoire, la mobilisation et l’évaluation de la douleur. La chirurgie en ambulatoire n’était pas applicable pour les cas de cholécystite aiguë, de lithiase cholédocienne, de drépanocytose et de sphérocytose héréditaire.

Entre 2015 et 2020, un total de 33 patients ont été inclus dans une cohorte de 162 enfants ayant subi une CL, avec 15 enfants opérés par des chirurgiens seniors et 18 par de jeunes chirurgiens. Les diagnostics principaux étaient une lithiase symptomatique de la vésicule biliaire (n = 32) et une dyskinésie biliaire (n = 1). L’âge médian au moment de la chirurgie était de 11,3 ans (plage interquartile (IQR) 4,9-18), et la durée médiane de la chirurgie était de 54 minutes (IQR 13-145).

Ces résultats s’alignent sur la tendance actuelle d’une utilisation croissante de la cholécystectomie laparoscopique ambulatoire et soulignent sa faisabilité chez la population pédiatrique. L’application d’un protocole structuré RAC semble viable et pratique pour la formation de la prochaine génération de chirurgiens pédiatriques.

Article 5 : Rétablissement après chirurgie chez les patients après une arthroplastie de la hanche et du genou : une revue systématique et méta-analyse

Auteurs : Qingqing Zhang, Yuzhang Chen, Yi Li, Ruikang Liu, Saroj Rai, Jin Li, Pan Hong

Résumé 

Cette étude visait à élaborer une norme RAC et à évaluer l’importance des interventions RAC pour les résultats postopératoires après une arthroplastie totale primaire de la hanche (THA) ou du genou (TKA).

Un total de 47 études portant sur 76 971 patients (groupe RAC : 29 702, groupe témoin : 47 269) ont répondu aux critères d’inclusion et ont été incluses dans la méta-analyse. Les résultats ont montré que RAC pouvait significativement raccourcir la LOS (WMD = -2,65, P < 0,001), réduire le taux de transfusion (OR = 0,40, P < 0,001) et diminuer la mortalité postopératoire à 30 jours (OR = 0,46, P = 0,01) sans augmenter les complications postopératoires ni le taux de réadmission.

Notre méta-analyse suggère que RAC pourrait significativement raccourcir la LOS, réduire le taux de transfusion et diminuer la mortalité postopératoire à 30 jours sans augmenter les complications postopératoires ni le taux de réadmission après une THA et une TKA.

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